Né à Lisbonne, ce contemporain de
saint François d’Assise s’appelait en réalité Fernando. De famille
noble aux traditions militaires, il entra tout jeune chez les Chanoines
Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra où il fut ordonné prêtre. En
1220, quand les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés
du Maroc au Portugal, il entra chez les Frères Mineurs et prit le prénom
d’Antoine. Il désirait lui aussi aller au Maroc afin d’y mourir
martyr. Tombé malade pendant le voyage, il dut rentrer en Europe. En
1221, il est à Assise au chapitre de l’Ordre et ses frères découvrent
alors ses talents de prédicateur et de théologien. Ayant remplacé
"au pied levé" un prédicateur empêché, il étonne ses
frères qui, désormais, l’envoient prêcher plutôt que de balayer.
Avec la permission de saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse,
Montpellier et Limoges. A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le
souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la prière
solitaire. C’est aussi dans cette ville qu’il retrouva miraculeusement
un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume
pour lui faire retrouver les objets perdus. En 1229, il est élu
provincial de l’Italie du Nord. La fin de sa vie est dominée par la
prédication où il excelle. Il se trouve à Padoue pour prêcher le
Carême en 1231. C’est là qu’il meurt d’épuisement à 36 ans, dans
cette ville qui le vénère et qui lui donne son deuxième nom, saint
Antoine de Padoue. Il est "Docteur de l’Église", mais la
piété populaire préfère en lui l’intercesseur efficace. |