
Baisieux-Sin |
Née en Afrique du Nord dans une famille chrétienne,
Monique est mariée très jeune à un notable païen de Thagaste,
Patricius. Elle sera une épouse modèle pour ce mari infidèle et
violent que sa douceur et son silence sous les reproches finiront par
convertir. Elle a de lui trois enfants, dont le futur saint Augustin.
Veuve en 371, elle se dévoue à ce fils qui semble "mal
tourner". Tout d'abord, il vit maritalement avec une femme dont il
a un fils. Mais le plus douloureux reste l'adhésion à la secte
manichéenne, si opposée à la foi chrétienne. Que de larmes cet
enfant coûte-t-il à sa mère. Des larmes importunes pour cet esprit
libre. Pour y échapper, Augustin s'enfuit en Italie et Monique le
rejoint à Milan où elle se met à l'école de l'évêque saint
Ambroise. C'est alors qu'elle a la joie immense d'assister à la
conversion et au baptême du fils chéri. Désormais elle ne sera plus
un reproche vivant, mais une aide et même une disciple quand
s'affirmera l'ampleur intellectuelle et spirituelle du futur Père de
l'Église. Un soir, à Ostie, ils ont le bonheur de partager une
expérience spirituelle intense qu'Augustin n'évoquera qu'à demi-mots
dans ses "Confessions". Elle mourra quelques jours plus tard,
mère comblée de ce fils qui l'avait tant fait pleurer.
" Quand deux âmes étaient en dissentiment et en conflit, elle ne
s'employait qu'à rétablir la paix entre elles. Quand en présence
d'une amie, des ressentiments mal digérés se répandent en acides
confidences sur le compte d'une ennemie absente, elle ne rapportait de
l'une à l'autres que ce qui pouvait contribuer à les réconcilier.
"
(Saint Augustin parlant de sainte Monique dans les Confessions)
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