Extraits chronologiques 1902 à 1905.
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1902 à 1907.
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1902
Le Conseil a confirmé le nouveau règlement des
places et des chaises de l'église, élaboré provisoirement, à la fin de
l'année dernière (1901) et mis à l'essai, depuis le 1° janvier de
cette année : 1902. Ce règlement fait partie des pièces
administratives conservées aux archives paroissiales. On l'enregistrera
quand il aura subi l'épreuve du temps.
Le Conseil n'ayant plus rien à délibérer, a
félicité M. le Curé des travaux exécutés à l'église, et la séance
a été levée, sans incident, après avoir exprimé son regret de la mort
de M. Le Hardy du Marais, en attendant son remplaçant.
Signatures : Ledent, Duquennoy, Mordacq,
Wauquier, Carette, Veÿs.
Le 21 février 1902, M. De Beaugrenier m'a apporté
mille francs, pour le nouvel autel, de la part de Mme Le Hardy Du Marais.
Ne pouvant laisser indéfiniment cette somme inactive, je me suis décidé
quelques mois plus tard à faire faire le maître-autel actuel, et sur la
Providence. Définitivement, j'ai tout payé de ma bourse.
Sur six concurrents, la préférence a été donnée
à M. Paul Carlier, de Fives-Lille, tant à cause de perfection des plans
que pour la modicité de ses prix.
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Visite pastorale de 1902, 24 mai : Confirmation.
Monseigneur l’Évêque de Lydda, aux. de Cambrai,
venant d'Ascq, a confirmé à Chéreng les enfants de la paroisse, de
Tressin et de Gruson et de Baisieux (St Jean Baptiste).
Nous avons été très satisfaits de la tenue et des
réponses des confirmands, et nos allocutions ont été écoutées avec
une religieuse attention.
Nous félicitons M. Veÿs, le zélé curé de
Chéreng, de son intelligent travail, j'allais dire, de sa nouvelle
église. Spicas in futurum, si spinas antea. Il nous plaît de consigner
ici notre satisfaction profonde. Le registre paroissial marque les
événements de la paroisse, selon les désirs de l'autorité diocésaine.
Que Notre Seigneur bénisse Pasteur, troupeau,
œuvres, associations de Chéreng ! Puissent les auxiliaires de l'œuvre
de la reconstruction de la maison de Dieu ne pas abandonner le vigilant
pasteur et lui continuer leur coopération.
Nous autorisons M. Veÿs à lire ce procès verbal en
chaire demain dimanche 25 mai.
Chéreng,
24 mai 1902, Em. Lobbedey, Vicaire Général Archid. de Flandre.
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Bénédiction de l'église et du maître-autel.
Le 4 août 1902, Monsieur l'abbé Meurisse, Vicaire
général, délégué par Monseigneur l'Archevêque, est venu bénir
solennellement la nouvelle et l'ancienne partie de l'église, ainsi que le
nouveau Maître-autel en chêne sculpté, exécuté par M. Paul
Carlier, de Fives-Lille.
Immédiatement après, on y a célébré la première
messe (inauguration). Elle a été chantée très solennellement par M. le
Chanoine Loridan, aumônier des Ursulines de Valenciennes, dont la mère
était originaire de Chéreng, et bienfaiteur.
M. l'abbé Dufour, curé d'Illies, originaire de
Chéreng, et bienfaiteur de l'église, a rempli les fonctions de diacre.
J'espérais avoir son frère comme sous-diacre; ayant été empêché,
j'ai dû le remplacer par M. Bernært, curé d'Anstaing. Il avait été
convenu, en 1900, que les trois frères Dufour, officieraient en cette
circonstance ; mais, malheureusement, l'aîné de ces trois frères,
curé de Fournes, est mort, l'an dernier.
Cette inauguration a donné lieu à une consolante
cérémonie, tant par le nombre que par la qualité des assistants :
entre autres : M. et Mme De Beaugrenier, M. et Mme D'Hespel,
beaux-fils de M. Charles Le Hardy Du Marais, Mme Veuve Le Hardy Du Marais,
était aux eaux, avec l'aînée de ses filles, pour raison de santé.
À l'issue de cette belle cérémonie, tout le
clergé et l'assistance se sont rendus processionnellement au cimetière,
où M. le Vicaire général a béni le Christ superbe qui domine le
monument de M. Charles Le Hardy Du Marais, et sert de calvaire pour tout
le cimetière. Tout a été édifiant.
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Vitrail de St Leu.
Le 28 août, a été posé le vitrail de St Leu
offert par la famille Boucherie-Darras, et exécuté par M. Haussaire de
Lille, d'après les indications de M. le Curé. |
Changement du jour de l'adoration fixé au 4
juin : Le 28 août, j'ai reçu de l'Archevêché la ratification
officielle de la convention faite entre moi et M. Grison, curé d'Attiches,
par laquelle, d'un commun accord, le jour de son adoration du Très Saint
Sacrement, aura lieu dans sa paroisse le 11 février, et la mienne, le 14
juin, afin que nous puissions donner plus de solennité à la fête de St
Vaast, patron de la paroisse. |
1903
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Pâques.
Le devoir pascal s'est accompli en 1903, comme
d'ordinaire. Les saluts préparatoires ont eu lieu deux fois la semaine,
plus le chemin de la croix, les vendredis. L'assistance peu nombreuse.
Monsieur le zélé curé d'Anstaing est venu confesser un jour des deux
dernières semaines du temps pascal, de 2h jusqu'au soir. Il a chaque fois
beaucoup de monde.
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Fête-Dieu.
La fête du Très Saint Sacrement s'est passée très
convenablement. Madame Roche et plusieurs autres ont bien voulu remplacer
les religieuses expulsées pour préparer les enfants et les groupes de la
procession. Le R. Père Caloïn sécularisé est venu présider la
procession que j'ai surveillée et dirigée, ce qui l'a rendue plus
édifiante, plus silencieuse. Sur le désir de M. De Beaugrenier, on a
renoué la tradition interrompue par M. Du Marais, en nous rendant
processionnellement au reposoir de M. Lepers, puis à la chapelle du
château, de là au reposoir du Pont, une 2° fois au reposoir de M.
Lepers, enfin à l'église.
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Assomption.
La fête et la procession du 15 août ont eu lieu
comme d'habitude, sans incident remarquable.
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Rosaire.
Le 1° dimanche d'octobre a eu lieu la procession du
Rosaire, autour de la place, au chant des litanies de la Très Sainte
Vierge, après la récitation du Rosaire.
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Noël 1903.
La fête de Noël a été rehaussée par les
prédications de M. l'abbé Tiberghien, qui avait confessé la veille. Le
nombre des communions a dépassé deux cents.
M. Lepers s'est chargé de tous les frais et
dérangements occasionnés par leur ami, l'abbé Tiberghien. Cette
journée a laissé de bons souvenirs dans la paroisse.
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1904
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Carême.
Le Saint temps du carême s'est passé comme
d'ordinaire, pas assez de monde aux saluts. Passablement d'hommes au
Stabat et au sermon du jeudi saint prêché par M. Douce, curé de
Coutiches, ex pèlerin de Jérusalem.
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Temps pascal.
Le devoir pascal a été accompli par un peu moins de
personnes que l'an dernier, par suite des temps difficiles que nous
traversons ; mais avec beaucoup plus d'édification, concernant la
préparation et l'action de grâce. J'ai été aidé pour les confessions
par MM. les curés d'Anstaing, deux fois (Gruson) et de Tressin (M.
Lesage). J'ai eu 660 confessions ou communions, dont 482 femmes et 178
hommes.
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Adoration 14 juin.
La fête de l'adoration a été précédée
d'instructions données, dès le 10 juin, par M. l'abbé Delplanque de
Tourcoing, chanoine honoraire de Cambrai, économe général des collèges
du diocèse. Ces instructions ont été si solides, si pratiques, si
attrayantes que malgré leur durée extraordinaire (une heure, au moins),
elles ont été écoutées avec une attention, un silence, une
édification sans exemple à Chéreng. C'est un parfait orateur et
missionnaire. Le résultat fut aussi consolant que nous pouvions
l'espérer, un jour ouvrable, et vu l'urgence des travaux des champs,
cette année. Nous avons compté 224 communions. Les enfants qui faisaient
ce jour-là leur 2° communion ont porté un cierge devant le Très Saint
Sacrement, à la procession des vêpres, avec 9 hommes. Les filles
étaient en blanc. L'impression générale a été très bonne. Ces
exercices comptaient pour le jubilé.
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Processions du Très Saint Sacrement.
Les processions, pour la 1° fois, se sont
déroulées avec un silence parfait et une piété qu'on n'avait jamais
vue ici. On n'a plus été au Pont, à cause que c'était trop de fatigue
pour les chantres, et les petits enfants, et parce que hormis M.
Strasmains et M. Dujardin, le hameau restait trop indifférent pour notre
Seigneur Jésus Christ. (À continuer ainsi).
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Septembre.
Motu Proprio du Pape. Musique : Comme
Monseigneur l'ordonnait, j'ai lu en chaire sa lettre circulaire, rappelant
à tous, l'obligation de se conformer absolument aux ordres du Pape, qui
interdit les bandes musicales, fanfares, pendant la messe. Tous les vrais
chrétiens, comme les curés, étaient enchantés de cette mesure, qui
supprime le scandaleux abus des concerts remplaçant la messe, à
laquelle, parfois, on assistait le dos tourné à l'autel ! ou en
battant la mesure avec les pieds ! Malgré cette lettre de rappel,
impérative, au grand scandale des fidèles, qui me demandaient si le chat
était dans l'horloge à l'archevêché ! on vit désobéir
publiquement, (voir les journaux) les curés dont les noms suivent, qui
furent les premiers : Monseigneur Lasne, doyen de St Maurice,
Lille !!! M. le Bonnet, curé de Willems, Toussaint. M. le curé du
Petit Ronchin. Tourcoing St Christophe ! M. le curé d'Avelin, (M.
Massart, présent !!!), M. le curé de Marcq en Barœul, St Martin
Roubaix ! M. le curé de Lys lez Lannoy, vice-doyen ! etc.
Presque tous les doyens de Lille, de Roubaix et de Tourcoing. Cette
conduite est demeurée inexplicable, si ce n'est la crainte de déplaire
aux musiciens et aux paroissiens !!! Et le devoir ??? Pauvres
doyens ! Quand le Pape parle, pour l'univers, il ne doit rencontrer
que l'obéissance, surtout de la part de ses prêtres. Je n'ai jamais pu
comprendre le contraire. Si je me trompe, tant mieux pour eux (et pour
moi). Parole du Pape, parole de Dieu, dit Monseigneur Sonnois. Il semble
que quand on a l'honneur de porter les insignes de la Prélature romaine,
on doit être le premier à se conformer à la volonté du Pape. Exempla
trahunt…
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Toussaint.
Cette fête a été, comme toujours, bien suivie.
Beaucoup de confessions et de communions, faites avec piété, et
édification.
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8 décembre.
Fête de l'Immaculée Conception, et clôture du
jubilé. Cette circonstance exceptionnelle a donné lieu à plus de
confessions et à une plus nombreuse assistance aux offices, surtout aux
vêpres, grâce à une brillante illumination.
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Noël.
Je craignais moins de communions que les années
précédentes, vue celles du 8 décembre, ce fut le contraire. Le reste de
la journée très édifiante, comme toujours.
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1905
Nouvelle année le dimanche, moins de monde aux
messes et aux vêpres que d'ordinaire ; malgré mes avis préalables.
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Fête de St Vaast.
Belle fête ; Jusqu'en l'an dernier, elle
passait inaperçue à cause de l'adoration le 11 février, peu à peu elle
s'implante dans le cœur des paroissiens. J'ai résumé la vie du Saint,
aux deux messes. On écoutait avec un visible intérêt.
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Pâques.
Le temps pascal s'est passé comme d'ordinaire. Il y
a eu peut-être quelques pâques en moins, mais ceux qui ont rempli ce
devoir l'ont fait plus chrétiennement. Hommes : 167, femmes :
456, total : 623 personnes.
Les confesseurs étrangers furent : MM. les
curés d'Anstaing, de Gruson, et le Père L. Loubert, rédemptoriste de
Mouscron qui était venu prêcher la retraite de 1° communion le 7 mai et
de Confirmation le 10 mai, à Ascq, par Monseigneur Monnier. Tout s'est
passé avec édification. On a posé, à cette occasion, la modeste
grisaille de la tribune, faite par M. Haussaire de Lille, et payée par
moi, sur mes deniers.
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1° communions.
Les 1° communions des enfants ont eu lieu le 7 mai.
Elles ont été préparées par une retraite de trois jours, prêchée par
un ex-rédemptoriste. Tout a été parfait. Cette retraite a continué,
pour la Confirmation, qui a eu lieu à Ascq le 10 mai suivant. Monseigneur
de Lydda a félicité tous les enfants.
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L'adoration
La belle fête de l'adoration a été de nouveau
prêchée par M. le zélé chanoine Deleplanque de Cambrai. Bien que le
Triduum coïncidait avec la ducasse de la Pentecôte, le prédicateur a
conquis son auditoire par son éloquence et ses instructions solides,
instructives, pratiques et captivantes qui faisaient oublier leur durée
d'une heure. Le résultat fut des plus consolants.
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Processions.
Les processions du Très Saint Sacrement furent
simples mais édifiantes. Monsieur l'abbé Dufour, retiré au Grand
Baisieux est venu chanter la grand-messe et porter le Très Saint
Sacrement. Ce qui m'a permis de les diriger avec quelques personnes
dévouées.
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Séance du 1° juillet 1905.
Le Conseil de fabrique dûment assemblé, au
presbytère, en séance ordinaire et supplémentaire du 1° dimanche de
juillet 1905, en prévision des difficultés, qui pourraient subvenir, par
suite du Projet de loi, de séparation de l’Église et de l’État, en
a profité pour féliciter et remercier Monsieur l'abbé Veÿs, curé, de
l'agrandissement, de l'embellissement de l'église, en particulier du
Maître-autel, etc. etc. vitraux, etc. etc.
Considérant qu'une somme de soixante mille francs environ, a été
dépensée à cet effet, sans que la fabrique, ni la commune, ni l’État,
ni le Département aient versé le moindre denier, mais uniquement par M.
le Curé, aidé de ses parents, amis et quelques bienfaiteurs, le tout à
ses risques et périls, comme il constate par les actes de la Préfecture,
et autres pièces justificatives : à titre de légère compensation,
et par reconnaissance des sacrifices qu'il s'est imposés en ces
circonstances, l'autorise à vendre, à son profit, les vieux meubles,
matériaux ou débris, non utilisables, de l'ancienne église, dans la
nouvelle.
Fait à Chéreng, le 1° juillet 1905
Signatures : Ledent, Duquennoy, Mordacq,
Wauquier, Carette, Veÿs.
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