Extraits chronologiques 1944 à 1945.

Victimes de guerre 1939-1945.

Liste des victimes de guerre

La liste manuscrite de l’abbé Édouard Fournier est raturée comme il est indiqué ici. Sans doute, le motif de la mort a été modifié après le départ des Allemands.

 

1944

Aucun fait saillant avant le « Grand Retour » 23 et 24 mai, dont ci-dessus l'invitation portée dans toutes les maisons.

Le mardi soir 23 mai, dès 7h½, l'église est déjà remplie, les grandes personnes se serrent même sur les bancs destinés aux enfants, le chapelet est récité tout haut, et un peu après 8h, la Croix arrive, portée par hommes & jeunes gens nus-pieds, ils sont allés la chercher à mi-route de Camphin. La veillée mariale commence, en même temps que se continuent les confessions par 2 confesseurs. Retours assez nombreux. Après le salut, la veillée & les confessions se poursuivent.

À 11h, les portes de l'église sont fermées, mais les 50 hommes & jeunes gens volontaires réciteront le chapelet à haute voix toute la nuit. À minuit, messe de communion pour eux. À 5h½ le matin du mercredi, on ouvre l'église et la communion est donnée aux personnes qui doivent s'absenter pour leur travail. Le chapelet continue. À 7h, messe de communion générale avec commentaires par le missionnaire. Il y eut pour la journée 450 communions. Et toute la journée, le chapelet à haute voix & les chants & les prières se poursuivent, les hommes surtout ont les bras en croix. Le soir à 7h : Allocution d'adieux par le missionnaire, Salut, puis l'on se met en route pour Gruson : de nouveau, les hommes & jeunes gens portant la croix (en tête, M. le Maire), nu-pieds, puis les croisées en tunique, les cadettes en costume & nu-pieds, les enfants de Marie avec ruban, les fidèles, hommes, femmes, enfants, plusieurs nu-pieds. Sur la route, le missionnaire fait prier & chanter. Surpris par une alerte, et la D.C.A. donne, plusieurs se réfugient dans les maisons, mais bientôt courent pour rejoindre la tête du cortège qui n'a pas bronché. Derniers adieux à Gruson, à l'église.

Journée consolante, inédite jusqu'à présent : la jeunesse s'est surtout révélée, sans respect humain et aussi sans forfanterie.

L'acte principal de la journée est la Consécration au Cœur Immaculé de Marie qui a recueilli 520 signatures.

 

Pour la Communion solennelle, le R.P. Morelle, S.J. a fait comme en 1943.

Le dimanche de la Pentecôte, 18 enfants ont fait leur 1° communion privée : les jeunes filles ont chanté des cantiques appropriés pendant toute la messe basse. 300 communions.

Pour l'Adoration, un père jésuite a confessé le samedi et à donné les prédications du dimanche, messes et vêpres.

Dimanche 25 juin. Son Éminence consacre ce jour-là le diocèse au Sacré Cœur de Jésus. Cette consécration est faite aussi dans la paroisse aux 2 messes, en même temps que les familles sont invitées à faire dans leur maison l'intronisation du Sacré Cœur = environ 220 familles ont répondu et le curé est allé dans chaque maison, aux jours & heures indiqués par la famille pour que tous les membres soient présents. Voici la liste par quartiers :

 

Rue de l'église :

Decalonne-Verbiest

Vve Léon Hespel

Lefebvre-Adam

Briand

Arsène Droissart père

Fiquet-Droissart

Rotteleur

Constant

Jules Barbé-Prévost

Lepère-Dubar

Albert Cardon

Benoît Carion

Décottignies-Thieffry

Yvonne Pottier

Jean Tailly

Paul avril

Lécluse.

Tuquet :

Vve Fruit et Vve Leturcq

Vve Georges Hespel

Lucien Fatrez

André Dupont

Sarrazin

Bahor

Husse et Dengremont-Husse

Vve Alexandre Derache

Ochin.

Place :

Henri Stratmains

Vve Oudart-Parent

De Coster

Gustin

Cauchy

Deffrenne-Florin

Willoquaux

Florimont Pennelle (réfugié).

Sentier Chapelle et Madagascar :

Ghillain

Oscar Béarez-Verstræt

Vve Bachelet Louis Bachelet

Octavie Ochin

Thieffry-Voleur

Hespel-Defrenne

Vve Liétard-Defrenne

Henri Davaine (réfugié)

Verdière-Davaine

Verdière-Parent

Henri Robbe

Vve Victor Thieffry

Delerue-Bodin

Édouard Davaine

Droissart-Decalonne

Lenglært.

Route Nationale de la Mairie à l'extrémité vers Baisieux :

Lambelin-Desconseillez

Couaillier (gendarme)

Briou (gendarme)

Fiquet-Piat

Delbar-Philippe

Carette-Philippe

Louis Cardon (réfugié)

Cornil-Delbar

Jules Tailly

Matthys-Mullier

Georges Bésengez

Couque-Leconte

Henri Delemazure

Vve Duquennoy

Pierre Lepers

Vve Dubois-Wauquier

Collet (gendarme)

Déchirot, Vve Louis Liétard

Vvze Saintquentin

Alfred Demouveaux-Florent

Mlle Delahaye

Gustave Verschelden.

Route Nationale de la Mairie au Pont et rues adjacentes :

Rocq

Buisine (réfugiés)

Pierre Vandenbussche-Hennebelle

Léon Delahaye

Fd Stratmains père

Fd Stratmains fils

Goosens

Procureur-Couque

Vve Messien, Paul Messien, Oscar Duez

Vve Trentesaux

Château (mères)

Vve Maginat

Vve Landaburo et locataire

Vve Copin-Ochin

Kléber-Descamps

Apollinaire Descamps

Descamps-Oudart

Herrent (réfugiés)

Alph. Dujardin

Devroë

Demouveaux-Ponset

Vve Ponset

Ochin-Ponset

Hilaire Masquelier

Macou

Delannoy-Ochin

Thieffry-Stien

Henri Noé

Roussel

Henri Cornil

Béarez-Catoire

Louis Catoire

Damide

Despretz-Lambelin

Horbey-Dubois.

Rue de Gruson :

Vve Decalonne-Lefebvre

Jean Bésengez

Henri Ochin

Arsène Droissart fils

Delbart-Decalonne

Delepoulle

Leroy-Bourdeaudhuy

Wattel-Eeckout

Cornil-Oudart

Achille Pottier

Vve Louis Ochin

Albert Droissart

Matthys père & filles

Descatoires.

Pierre-Marie Rose.

Mouveau-Leclercq (réfugiés)

Vve Mouveau

Mouveau-Demouveaux

Casimir Leclercq

Mouveau-Carlier (rue école)

Cocheteux

Thieffry

Dufay-Dumortier

Secleppe.

Maréquet :

Émile Dubois

Alfred Dewailly père et Menet-Dewailly

Désiré Dewæle et fille

Hoyaux (réfugiés)

Louis Manche (Marie Ladan et enfants)

Jules Carrette

Thieffry‑Savlon

De Vleeschauwer

Lahouste

Charles Carrette

Delys-Descamps

Baron

Duhamel

Ghestem

Dhennin

Rémy-Dhennin

Vve Sagot

Derache-Eeckout

Jean Delbar

Clarté.

Triez :

Vve Hermereel

Tælman

Louis Béarez

Vve Vanlæys

Agache-Deffrenne

Deffrenne-Desprez

Vve Lepève Clarice

Charles Mullier frère

Salez (réfugiés)

Nisen

Blyan

Oudart-Quique

Desreumaux

Vve Bernard-Demouveaux

Léon Prévost

Étienne Carion

Alexandre Thieffry

Duporge

Vve Bras

Georges Parent

Deffrenne-Parent

Oudart-Florin

Dubaële-Couque

Maurice Delannoy-Destroye

Dutilleul-Couque.

Autour :

Hespel sœurs

Couque-Thieffry

Vve Poulain

Vve Victor Derache

Robert Chassereaux‑Derache

Vve Émile Hespel et Pierre

Demouveaux-Couque et Dewailly-Demouveaux

Henri Davaine-Lefebvre

Édouard Thieffry

Alphonse Defrenne

Henri Defrenne père & fils

Jean Vandenbussche

Émile Delcour père

Vve Raoul Delerue

Gaston Demouveaux

Alexandre Dubois

François Dewailly

Pollet-Dewailly

Delmail-Nisen

Émile Delcour fils

René Balory-Dubois

Demouveaux-Dhennin

Mulier-Carlier

Vve Jules Couque

Vve Henri Decalonne et Théophile (réfugiés)

Mulier-Demouveaux

Cercle des jeunes gens

Decalonne-Trentesaux.

La fête de l'Assomption tombant un mardi et les Confessions ayant commencé dès le vendredi, les communions ont été très nombreuses, car beaucoup ont communié plusieurs fois. - La procession dans l'église avec la seule statue.

M.P.F. - L.O.C.F. - La présence à Chéreng d'une réfugiée, Mme Buisine, ardente militante du mouvement, permet d'essayer la branche féminine. Après une 1° réunion du bureau commun provisoire (3 hommes & 3 femmes), une réunion sur invitation est décidée. Sur 32 invitations lancées, 23 ont assisté à la réunion, et quelques-unes se sont excusées. Cette 1° réunion a eu lieu le 27 août.

Neuvaine de Lourdes. Ouverture dimanche soir 20 août pour les « absents ». Du lundi 21 au mardi 29 inclus, 1.200 communions, presque le double d'années précédentes. Belle assistance aux Saluts.

11 novembre, samedi, redevient Fête Nationale, chômée. 10h Messe de requiem et absoute (tout comme obit, sauf les laudes qu'on supprime désormais, comme l'an dernier, à la demande de Mme Thieffry‑Stien, présidente d'honneur des Anciens Combattants de 1914-18). Dans le chœur, Drapeaux des Anciens Combattants, de la Musique, de la Gymnastique. Invitations du haut de la chaire au Conseil Municipal, aux Anciens Combattants, au Comité d'entraide aux Prisonniers et aux Travailleurs, à la Musique Municipale. Seule la clique de la Musique peut être reformée et sonne « Aux Champs » à la Consécration. Cortège au cimetière, par le Tuquet, Curé & 2 enfants de chœur, in nigris et en civil. Clique - Drapeaux Anciens Combattants - Comité d'entraide - Drapeau & Délégation de la Musique - Drapeau & F.F.I. - Drapeau & Délégation de la Gymnastique - Conseil Municipal. En tout avec la foule 500 personnes au moins.

On se rend d'abord à la tombe d'Arthur Couque, massacré par les SS. à Ascq (en même temps, à la tombe voisine d'un Anglais protestant[1] décédé à Chéreng, non-victime de guerre) puis au monument aux morts de 1914-18 = Sonnerie « Aux Morts » - Récitation du De Profundis - Discours de M. le Maire - « Fermez le ban » - Dislocation - Retour des Sociétés avec tambours & clairons jouant quelques marches -  
L'ensemble rappelle en raccourci le 11 novembre d'avant-guerre. Pavoisement général.

Dimanche 12 novembre. Soirée familiale organisée par le M.P.F. avec le concours du Théâtre Familial Populaire. Allocution d'un représentant fédéral et d'une militante fédérale. Quête pour le comité d'entraide aux prisonniers. Grand succès sous tout rapport. Orchestre de quelques musiciens avec M. Leuridan.

1945
Le grand retour

1° janvier. Création d'un nouveau doyenné à Ascq, auquel est rattachée la paroisse de Chéreng. Le Curé de Chéreng est nommé Vice-doyen du doyenné d'Ascq.

Une souscription organisée par les jeunes filles sous les auspices de la Municipalité rapporte une somme considérable (plus de 10.600 frs). Toutes les familles ont donné, peut-être 3 ou 4 exceptions. Cette somme est employée pour offrir camail, barrette, rochet, étole, le tout d'une magnificence rare pour l'époque, le surplus est remis au curé. La Municipalité organise le dimanche suivant une petite réunion à la grande salle de la Maison Commune pour remettre ces différents dons, après la grand-messe : la salle est comble malgré l'inclémence du temps. Le Maire et le Curé insistent surtout, dans leur allocution, sur l'unanimité qui a accompagné cette souscription, et par conséquent sur le maintien de cette union pour de plus grandes causes.

Du 16 au 23 août : Neuvaine à Notre-Dame de Lourdes en union avec le pèlerinage national : 812 communions. Moins de communions et assistance moins nombreuse aux Saluts.

 

(Changement d’écriture)

Le dimanche 15 Sept, la paroisse voulut fêter le retour d'Allemagne du dernier de ses prisonniers. Le Curé, qui avait eu pendant toute la guerre le plus vif soin des prisonniers, se trouvait très ému lorsqu'il monta en chaire après l’Évangile. Dès les premiers mots, il s'est affaissé, atteint d'une congestion cérébrale. Après deux semaines de soins, au Presbytère, réconforté par le ministère de son confesseur, le Curé de Tressin, il succomba le lundi 1° octobre, vers 11 heures.

Les funérailles de Maître Édouard Fournier furent célébrées le jeudi 4 octobre par le Doyen d'Ascq, Louis Wech. Le cortège funèbre fit le tour de la Place avant d'entrer dans l'église. On peut dire que chaque famille y était représentée.

L'ancien curé de Phalempin, Achille Gadenne, retiré à Willems assura le service du dimanche, et parfois en semaine, jusqu'au 28 octobre (dimanche) Fête du Christ-Roi, 19° anniversaire de l'arrivée de M. Fournier. Ce jour-là, à 15 heures, à l'entrée de la paroisse (maison du Docteur Desconseillez), accueil du nouveau curé, Joseph Flajollet (auparavant vicaire à la paroisse St Étienne, de Lille). Le cortège se rendit au cimetière, puis eut lieu, dans l'église, « l'installation canonique » par le doyen d'Ascq.

 

Décembre.

Réunion de parents d'élèves de l’école libre. Constitution d'un Comité Familial Scolaire.

Sur la demande d'anciens, reconstitution de la Société de Gymnastique.

Missions. La paroisse adopte un futur prêtre d'Amam, Simon Qui, du diocèse de Qui-Dhou.

Noël : messe à minuit.

 

[1] S. Bielby décédé le 8 février 1940, à l’âge de 29 ans.

 

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