V. Fiefs relevant de la seigneurie de Chéreng: Le Chastel, les Foreaux, Fremeville, le Sart et Veuzin.

On a vu, que de la seigneurie de Chéreng relevaient un certain nombre de fiefs situés dans la paroisse et dont quelques uns portaient un nom. Bien que peu importants, ils demandent néanmoins une courte description.

LE CHASTEL consistait en 2 bonniers 12 cents de terre tenant à la piedsente de Lille à Tournai, et en rentes sur 5 bonniers 12 cents.

LES FOREAUX comprenaient 3 bonniers de terre à labour, un terrage de 7 cents et quelques rentes.

Ces deux fiefs, soumis à 10 livres de relief, appartenaient, an XVIIème  siècle, à Robert de la Hamaide, prêtre, prévôt de l’église métropolitaine de Cambrai, qui les vendit au sieur Gilles Marissal.

FREMEVILLE, soumis à 10 livres de relief, comprenait 7 bonniers de terre à labour tenant à la piedsente des Puctes à Waresquiel, au chemin de l’église vers les Longues-rues, an chemin de Lille à Tournai, au chemin de l’Épinette et au chemin de la Fosse-aux-cats vers l’église de Gruson, et quelques rentes.

Charles et Louis de Cordes, père et fils, écuyers, seigneurs de Guisegnies, possédèrent successivement Fremeville au XVIIème siècle. Ces personnages appartenaient à la branche cadette de la maison de Vaudripont, laquelle en prenant le nom de De Cordes avait adopté pour armes d’or à deux lions adossés de gueules, les queues passées en sautoir, armés et lampassés d’azur, et pour cri : cul-à-cul Vaudripont. Suivant une légende de la famille, ces armes et ce cri rappelaient la vaillance de deux frères qui avaient combattu les infidèles en lions « tout ensanglantez et empourprez de sang », et avaient été trouvés gardant quelque pont ou passage, « terrassez, morts par terre, dos à dos ».[1]

Le Sart, fief vicomtier soumis à cent sous de relief, consistait en rentes sur 28 cents de labour et en un terrage de 12 cents.

Alexis Descaillet présentait le dénombrement de ce fief en 1504. Jean De Lattre, jaugeur de vin, à Lille, l’achetait en 1567. En 1689, le fief du Sart appartenait aux enfants d’Eustache Le Gay du Chastel, procureur du roi à la gouvernance de Lille, et fut attribué en partage à Ursule, fille dudit Eustache, qui épousa Jean Godefroy, seigneur d’Aumont, directeur de la Chambre des Comptes à Lille. Leur petit-fils, Denis-Joseph Godefroy de Maillart, dernier directeur de cette Chambre, le possédait à l’époque de la Révolution.

Veuzin, fief vicomtier soumis à 10 livres de relief, comprenait 4 bonniers tenant au chemin de l’église de Chéreng, vers le marais commun, au chemin de la cense du Chastel vers les Longues-rues, au chemin de l’Épinette de Hertembus vers Bourghelles, et des rentes sur 4 bonniers.

Jacques de Frayère, seigneur de la Mairie, demeurant à Tournai, avait acheté, en 1561, ce fief qui fut revendu à Gilles Marissal au siècle suivant.

 

[1] Bozière, Armorial de Tournai, dans les mémoires de la Société historique et littéraire de Tournai, T. 6, p. 208.

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