Le Culte catholique (fin)

En décembre 1901, M. Marcel Plaideau fit installer l’orgue actuel de l’église en remplacement de celui donné jadis par Sœur Agnès Le Vast et sa mère : Cacheux en avait été le constructeur.

Le nouvel orgue fut fabriqué par la maison Théodore Puget de Toulouse et donné en location à la Fabrique de l’église pour 9 années, selon un bail du 8 décembre 1904 (mesure de sage précaution en ces temps difficiles).

M. Marcel Plaideau entra dans les Ordres, il fut ordonné prêtre en 1913. Sa santé étant ébranlée, il se retira à Gruson en 1922. — Il y est décédé le 21 juillet 1931.

 

Puisque nous venons de parler des orgues, ce nous est un devoir bien doux de rappeler le nom de cet excellent « Parrain François ».

François Decalonne

M. Francois Decalonne succéda à son frère comme organiste, vers l’âge de 18 ans, c’est-à-dire vers 1863.

Le jour de Noël 1922, M. le chanoine Dervaux, au nom de Mgr l’Évêque de Lille, lui remettait la décoration pontificale Pro Ecclesia et Pontifice.

« Cette décoration très honorable et très distinguée lui est accordée par le Souverain Pontife pour récompenser et honorer soixante années de dévouement à l’église de sa paroisse, comme chantre et comme organiste ». (Paroles de M. Durant, curé de Gruson.)

M. Decalonne est resté en exercice jusqu’au Jeudi-Saint 18 avril 1935. Il est décédé le 24 avril 1935, après quelques jours de maladie. Il était dans sa quatre-vingt-dixième année. Il était doyen des organistes de France. Ce fut S. G. Mgr Despatures, évêque de Mysore, qui donna l’absoute lors des funérailles. Ancien combattant de 1870-1871, « parrain François » tenait les orgues à Gruson depuis plus de 73 ans !

Disons encore qu’il fut secondé dans sa tâche, d’abord par son frère, M. Charles-Henri Decalonne, décédé le 20 mai 1933, à l’âge de 82 ans. Puis, par M. Eugène Lefebvre, décoré de la Croix du mérite diocésain par M. le vicaire général Duthoit, supérieur du Grand Séminaire, le 18 octobre 1933. Le diplôme d’honneur, signé de la main de Son Em. le Cardinal Liénart, évêque de Lille, dit que cette Croix récompense soixante années de service à la paroisse de Gruson. Il faut ajouter un troisième nom aux deux précédents, c’est celui de M. Francois Chantraine. Enfant de chœur très jeune, M. Chantraine reçut lui aussi la Croix du mérite diocésain le 11 décembre 1932, des mains de M. le vicaire général Dewailly, chancelier de l’Évêché de Lille. « Depuis plus de soixante ans, M. Chantraine est l’auxiliaire de ses curés, soit comme chantre bénévole, soit comme conseiller plein de sagesse ». (Compte rendu de la cérémonie au cours de laquelle M. le Vicaire général avait béni la nouvelle salle attenant à l’école libre et portant le nom de « Salle Sainte-Thérèse » et à la construction de laquelle M. Chantraine avait grandement contribué).

Peu après l’inventaire, l’abbé Delanghe fut nommé à la cure de Verlinghem. Il est décédé en janvier 1926, retiré à Saint-Jans-Cappelle, près de Bailleul.

 

M. Jean Catoor, né à Dunkerque en 1867, ordonné prêtre en 1890, fut curé de Gruson de 1906 à 1919, puis curé de Willems, et depuis 1928 aumônier de l’Hospice d’Haubourdin. C’est lui qui assista Mgr Baunard à ses derniers moments. Il est décédé à l’Hospice d’Haubourdin le 31 décembre 1935 et inhumé dans le cimetière de la dite paroisse, le 4 janvier 1936.

M. Henri Durant, né à Lecelles en 1861, ordonné prêtre en 1888, curé de Gruson de 1920 à 1923, prêtre auxiliaire à Croix, puis dès 1929 à Tourcoing Notre-Dame.

L'abbé Jules Bajeux M. Jules Bajeux, curé en exercice.

L’église de Gruson est sous le vocable de Notre-Dame de la Visitation. De temps immémorial on y vénère Saint Gangon pour la guérison des maux de jambes ou, nous dit l’Hagiographie « pour le rétablissement de la paix dans les ménages qui, comme le sien, sont troublés et désunis ! »

Disons encore que la paroisse de Gruson qui, avant la Révolution, dépendait du diocèse de Tournai, décanat de Tournai, fut mise sous la juridiction de l’évêque de Cambrai par la loi du 18 germinal an X, elle fit alors successivement partie des décanats de Lannoy (1803-1834), Templeuve-en-Pévèle (1835-1847), Lannoy (1847-1851), Templeuve-en-Pévèle (1851-1853), Lannoy (1853-1913) et depuis 1913, diocèse de Lille, décanat de Cysoing.

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Précisons quelques dates, pour que la mémoire en soit gardée.

Le 13 octobre 1923 commença la distribution du Pèlerin à domicile et en décembre de la même année naquit le Bulletin paroissial.

Le 31 janvier 1924, M. Bax, organiste, demeurant à Anvers, a bien voulu venir rendre la sonorité et la vie à notre orgue, muet depuis plusieurs années. Cette remise en état fit la joie des choristes et surtout de M. François Decalonne qui aimait tant son instrument. C’est surtout à la demande de M. l’abbé Plaideau que M. Bax avait consenti à travailler.

Le 14 septembre 1924, bénédiction de la statue de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus par M. le chanoine Lemire, elle avait été offerte à l’église par Mme Libert-Dutilleul.

Du 24 juin au 18 juillet 1924, Mission prêchée par le R. P. Gourdent, lazariste.

Du 28 juin au 18 juillet 1926, peinture de l’intérieur de l’église, travail qui n’avait pas été fait depuis vingt-huit ans.

Le 6 février 1927, la statue de sainte Bernadette, alors seulement bienheureuse, fut bénite par M. le Doyen de Cysoing, l’abbé J. Lesage. Cette statue, offerte par les membres de la Chorale, a été placée au pied de la Vierge de Lourdes, derrière le maître-autel.

Le 14 juillet 1929, bénédiction, par M. le vicaire général P. Duthoit, supérieur du Grand Séminaire de Lille, des deux plaques en marbre blanc qui se trouvent à l’église de chaque côté de la nef. L’une porte les noms des soldats morts au cours de la guerre de 1914-1918, et l’autre les noms des anciens curés de la paroisse. Ces deux plaques ont été offertes par les habitants de Gruson. Une souscription fut faite au moyen d’enveloppes que voulurent bien recueillir les quatre conscrits de l’année : Jean Descamps, Gustave Dufay, Florian Soufflet et Jean Thieffry.

Du 8 au 22 novembre 1931, deuxième Mission, prêchée par les R. P. Debailleul et Olivier, missionnaires diocésains. Cette Mission a été très suivie, Son Éminence le Cardinal Liénart est venu présider le salut du 16 novembre. Il y eut 260 communions contre 230 en 1924.

Le 10 mars 1932. à 8 heures du matin, ont commencé les travaux de la nouvelle Salle Sainte-Thérèse attenant à l’école libre. Les travaux de maçonnerie sont l’œuvre de M. Charles Soufflet, de Gruson, et la charpente fut faite par M. Philippo, d’Anstaing. Les fermiers de Gruson se sont chargés de voiturer les matériaux nécessaires. Mlle Derreumaux, propriétaire à Ascq, avait donné le terrain. M. François Chantraine, de Gruson, fut l’architecte. Cette salle d’œuvres a coûté près de 20.000 fr. Les habitants du village y ont largement contribué par leurs généreuses souscriptions.

Le 15 octobre 1933, M. le vicaire général Duthoit est venu bénir la statue de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus placée en la salle qui porte son nom. Cette statue, qui mesure un mètre de haut, nous a été envoyée directement de Lisieux par les soins de M. le chanoine Delattre, de Lille.

Enfin, le 17 décembre 1935, un nouveau Chemin de Croix fut posé dans l’église paroissiale. Ce Chemin de Croix est en carton polychromé, les cadres mesurent soixante-dix centimètres de largeur et cinquante en hauteur. Les personnages y sont nombreux, parfois huit et dix, leur physionomie est pleine d’expression, leur ensemble inspire le respect, la vénération, et aide puissamment à la piété. Ce qui nous a guidé dans ce changement c’est l’avantage certain qu’offre ce Chemin de Croix pour faire comprendre aux enfants des catéchismes les souffrances et l’amour de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour nous. Il provient de l’église de Cysoing et Mgr Lotthé, secrétaire particulier de Son Em. le Cardinal, en a fortement vanté la beauté artistique.

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