Il y a cinq jours la France a été traversée par un épisode pluvieux digne des régions cycloniques. Nous le savons par les rapports précis du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), puis par les faits, le changement climatique affecte de manière irrévocable l’ensemble des écosystèmes de notre planète, nous obligeant à regarder avec lucidité cette réalité : nous sommes au seuil d’un dépassement de la température globale de la planète affectant l’équilibre de la biosphère permettant la vie sur terre.
Il y a dix ans le pape François nous donnait une encyclique : « Laudato Si’, sur la sauvegarde de notre maison commune », adressée aux catholiques, aux croyants et aux personnes de bonne volonté. Il s’agit d’une réflexion sur la crise écologique causée par l’homme et ses conséquences dans ses pratiques sociales et culturelles affectant l’ensemble des écosystèmes, puisque dans le monde du vivant, « tout est lié ».
Depuis deux siècles, le développement exponentiel de la technique, (et nos guerres ont favorisé cette expansion) l’homme a vu ses capacités d’action se démultiplier, au détriment d’une conscience active du bien commun. Au final, « la terre crie » ! Les extinctions animales et végétales cela parle ! L’homme n’est pas au-dessus du monde du vivant. La biosphère qui entoure notre planète est un miracle dans l’univers, notre terre est une planète unique où, jusqu’à plus ample information, « la vie », dans toute sa complexité, existe. D’où l’urgence de changer rapidement de culture.
Comment habitons-nous cette terre ? Comment déployons-nous en bonne intelligence nos facultés sociales ? Pour nous chrétiens, la figure de l’homme accompli est ce Jésus de Nazareth, qui a engagé sa responsabilité humaine par le prisme des Écritures et de l’action de l’Esprit créateur en lui. Il a détruit le mythe de l’homme dominateur en le subvertissant par la croix. En ce sens, sa puissance n’est pas dévorante, mais capacité d’écoute, d’accueil, de bienveillance, d’intelligence comme capacité d’exister avec l’autre, en commençant par le plus petit.
C’est pourquoi lire les Écritures bibliques, en intégrant le défi de la conversion écologique, peut nous faire entrevoir autrement l’engagement dans la foi. Ce défi est partagé par des croyants comme des non croyants. Il est œcuménique et ouvert à tous les hommes de bonne volonté.
L’Évangile nous laisse des ressources encore inexplorées, que nous avons à découvrir en petites fraternités. A la rentrée de septembre, et ce jusqu’au 5 octobre, les chrétiens de toute confession sont appelés à vivre le temps de la création. Nous le vivrons modestement, mais permettez-moi de vous poser, dès cet été, une question : « Qu’est-ce que vivre ce temps particulier, ce temps de gratuité qu’est le dimanche ? Comment intégrons-nous alors la conversion écologique à notre vie baptismale et citoyenne ? »
Antoine Adam, , Prêtre modérateur de la paroisse de l’Emmanuel aux confins de la Pévèle
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