De Pâques à la Pentecôte, ne pas perdre la mémoire du Christ ressuscité, lui qui fait toutes choses nouvelles…
Nous commençons ce temps Pascal qui nous conduit à la Pentecôte en intégrant une actualité : celle de la mort du pape François. Celle-ci annoncée en matinée au lendemain du dimanche de Pâques nous oblige à prendre conscience de ce qu’il a semé, pour le service de l’annonce de l’Evangile et de l’Eglise, depuis mars 2013. En mémorisant les premiers moments de son ministère pétrinien, et ce jusqu’aux derniers jours, se dessine un axe qui nous permet de pas perdre l’Espérance.
Me reviens en mémoire ce jour du 13 mars 2013 où, apparut sur le balcon de la loggia de Saint Pierre de Rome, le jésuite Bergoglio devenu Pape pris le nom de « François » - en mémoire de François d’Assise - c’était indiquer déjà tout un programme, une orientation, qui nous bousculerait.
Je me souviens aussi du 19 mars 2013, de la messe d’inauguration de son pontificat, qu’il avait voulu commencer en fêtant saint Joseph :
« Comment Joseph vit-il sa vocation de gardien de Marie, de Jésus, de l’Église ? Dans la constante attention à Dieu, ouvert à ses signes, disponible à son projet, non pas tant au sien propre ; et c’est cela que Dieu demande à David, comme nous l’avons entendu dans la première Lecture : Dieu ne désire pas une maison construite par l’homme, mais il désire la fidélité à sa Parole, à son dessein ; c’est Dieu lui-même qui construit la maison, mais de pierres vivantes marquées de son Esprit….
« La vocation de garder, cependant, ne nous concerne pas seulement nous les chrétiens, elle a une dimension qui précède et qui est simplement humaine, elle concerne tout le monde. C’est le fait de garder la création tout entière, la beauté de la création, comme il nous est dit dans le Livre de la Genèse et comme nous l’a montré saint François d’Assise : c’est le fait d’avoir du respect pour toute créature de Dieu et pour l’environnement dans lequel nous vivons.... Au fond, tout est confié à la garde de l’homme, et c’est une responsabilité qui nous concerne tous. Soyez des gardiens des dons de Dieu ! »
Et à travers ce qu’il a dit, les choix qu’il a posés, les rencontres qu’il a faites, intégrer à notre mémoire la dernière homélie qu’il avait écrite pour la messe du dimanche de Pâques du 20 avril 2025.
« C’est l’annonce de Pâques : il faut le chercher ailleurs. Le Christ est ressuscité, il est vivant ! Il n’est pas resté prisonnier de la mort, il n’est plus enveloppé dans le linceul, et donc on ne peut pas l’enfermer dans une belle histoire à raconter, on ne peut pas en faire un héros du passé ou penser à Lui comme à une statue placée dans la salle d’un musée ! Au contraire, nous devons le chercher, et pour cela nous ne pouvons pas rester immobiles. Nous devons nous mettre en mouvement, sortir pour le chercher : le chercher dans notre vie, le chercher sur le visage de nos frères, le chercher dans le quotidien, le chercher partout sauf dans ce tombeau.
C’est pourquoi la foi pascale, qui nous ouvre à la rencontre avec le Seigneur Ressuscité et nous dispose à l’accueillir dans notre vie, est tout sauf un arrangement statique ou une installation paisible dans une quelconque assurance religieuse. Au contraire, Pâques nous met en mouvement, elle nous pousse à courir comme Marie de Magdala et comme les disciples ; elle nous invite à avoir des yeux capables de “voir au-delà”, pour entrevoir Jésus, le Vivant, comme le Dieu qui se révèle et qui, aujourd’hui aussi, se rend présent, nous parle, nous précède, nous surprend. »
Merci pape François, de ce que vous nous avez donné et partagé !
Antoine Adam, , Prêtre modérateur de la paroisse de l’Emmanuel aux confins de la Pévèle
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